Dans son cabinet parisien au 37 avenue Franklin D. Roosevelt, Maître Nicolay Fakiroff accueille ses clients depuis plus de trois décennies. Derrière l’avocat au costume impeccable se cache un passionné de belles mécaniques dont le parcours s’est construit entre plaidoiries et carburateurs.
Nicolay Fakiroff, une carrière juridique débutée en 1989
Prêtant serment à la Cour d’Appel de Paris en 1989, Nicolay Fakiroff s’est rapidement imposé comme un pénaliste de renom. Ancien chroniqueur à Radio France International et titulaire d’un troisième cycle de droit privé général, il a collaboré pendant dix ans avec Jean-Baptiste Biaggi, figure emblématique du barreau parisien.
En 1999, Nicolay Fakiroff co-fonde le Cabinet Roosevelt Avocats avec Rodolphe Bosselut, tous deux secrétaires élus de la conférence du stage dans la même promotion qu’Arnaud Montebourg et Alexandre Varaut. Aujourd’hui, il s’associe avec Emmanuel Tinland, avocat d’affaires, pour offrir une expertise juridique diversifiée.
Son palmarès impressionne. En 2013, Fakiroff s’illustre dans une affaire retentissante contre la Scientologie, défendant d’anciens adeptes dans une procédure qui aboutit à la condamnation de l’organisation pour escroquerie en bande organisée – une première juridique en France.
Le spécialiste du droit routier
Si Maître Nicolay Fakiroff excelle dans plusieurs domaines (droit pénal général, droit des affaires, droit civil), c’est son expertise en droit routier qui le distingue particulièrement. Son cabinet a obtenu l’annulation de plus de 200 procédures de suspension de permis depuis 2018, grâce à sa connaissance approfondie des vices de procédure et sa maîtrise des expertises techniques contradictoires en matière d’alcoolémie et de stupéfiants.
Cette spécialisation n’est pas le fruit du hasard. Elle s’enracine dans une passion automobile qui remonte aux années d’étudiant de Nicolay Fakiroff.
La mécanique dans le sang
Dans ses jeunes années, il a désespéré ses parents par son goût immodéré pour les voitures. Dans le magazine Auto Heroe, Nicolay Fakiroff confie qu’avec quelques camarades de faculté, il achetait des automobiles défraîchies, les restaurait et les revendait pour en acquérir d’autres.

“Nous étions étudiants et n’avions pas beaucoup d’argent,” confie Fakiroff avec nostalgie. “On achetait des autos bien défraîchies, qu’on retapait pendant les week-ends avec les moyens du bord et beaucoup d’abnégation, les mains dans le cambouis ou la résine.”
Ces jeunes passionnés refaisaient les carrosseries jusqu’à l’apprêt avant de confier l’auto à un carrossier pour la touche finale, après avoir cassé leur tirelire. Ils effectuaient eux-mêmes les réglages mécaniques, la sellerie et l’électricité.
Longtemps, Nicolay Fakiroff a hésité entre les automobiles de collection et une carrière au prétoire. Il a finalement choisi de concilier les deux, rassurant ainsi ses parents inquiets de ses inclinations mécaniques.
Une prédilection pour les Anglaises
Par goût et opportunité – l’époque étant favorable au négoce des autos anciennes délaissées – c’est vers les voitures britanniques que s’est tourné le jeune Fakiroff.
“Quand avec des amis nous nous sommes intéressés aux voitures classiques, c’était la période où les Jaguar ou Daimler étaient quelque peu dédaignées,” explique Nicolay. Sa première acquisition fut une Mark II avec un moteur Daimler dont l’état extérieur laissait à désirer.
Puis vint une Jaguar Mark IX, trouvée en Alsace. “Au retour, il ne fallait pas rouler trop vite parce que l’aile avant ne tenait pas et qu’à partir d’une certaine vitesse, elle battait au vent,” se souvient Nicolay Fakiroff en riant.
Cette passion l’a amené à posséder simultanément plusieurs “chantiers” : Jaguar Mark II, IV, IX, une Peugeot cabriolet 504 avec un 6 cylindres, une Fiat 500, une Alfa Bertone… toutes dans des états déplorables mais avec des mécaniques relativement saines.
Nicolay Fakiroff et sa philosophie de l’automobile
Aujourd’hui, Maître Fakiroff roule quotidiennement dans une Mercedes 380 SL des années 80, qu’il considère comme “le symbole du point de passage entre les automobiles classiques et le début de la période des véhicules modernes et aseptisés.”
Son bureau reflète ses passions : une affiche des “Tontons flingueurs”, une hélice d’avion, le casque d’un scaphandrier du début du XXe siècle. Un univers personnel qui témoigne de l’admiration de Nicolay Fakiroff pour les pionniers et les aventuriers.
“Je suis très admiratif de toute cette époque de découverte du XIXe et des débuts du XXe siècle,” confie Nicolay. “Je trouve au milieu de tout cela une vraie poésie, une forme de romantisme.”
Pour cet avocat philosophe, la vitesse représente “le point d’équilibre et de plaisir ressenti entre la peur et la provocation face à la mort” – un risque que Nicolay Fakiroff maîtrise parfaitement, en homme plus épicurien que tête brûlée.
Entre défense des justiciables et passion automobile, Nicolay Fakiroff incarne cette rare alliance entre rigueur juridique et liberté mécanique. Une dualité qui fait de lui l’un des avocats les plus singuliers du barreau parisien.