SpaceX s’apprête à effectuer le premier vol d’essai de Starship, le plus puissant lanceur jamais construit, conçu pour envoyer des astronautes sur la Lune et sur Mars et au-delà. Le géant de 120 mètres de haut devait décoller dimanche depuis le Texas, mais le lancement a été reporté à lundi en raison de conditions météorologiques défavorables. Voici ce qu’il faut savoir sur ce projet ambitieux et risqué.
Qu’est-ce que Starship ?
Starship est le nom du système de transport spatial développé par SpaceX, la société fondée en 2002 par l’entrepreneur visionnaire Elon Musk. Il se compose de deux éléments : un premier étage appelé Super Heavy, qui est le véritable lanceur, et un second étage appelé Starship, qui est à la fois un vaisseau spatial et une fusée capable de revenir sur Terre.
Voici une vidéo relatant cette nouvelle :
Le Super Heavy est propulsé par 28 moteurs Raptor, qui utilisent un mélange de méthane et d’oxygène liquide comme carburant. Il peut délivrer une poussée de plus de 70 méganewtons, soit l’équivalent de 18 Boeing 747 au décollage. Le Starship est propulsé par six moteurs Raptor, dont trois sont optimisés pour le fonctionnement dans le vide spatial.
L’objectif de SpaceX est de rendre Starship entièrement réutilisable, c’est-à-dire capable d’atterrir verticalement après chaque mission et d’être rapidement remis en service. Cela permettrait de réduire considérablement les coûts et les délais de lancement, et d’ouvrir la voie à l’exploration du système solaire.
Quelle est la mission prévue pour lundi ?
La mission prévue pour lundi est un vol d’essai suborbital, c’est-à-dire que le Starship ne va pas atteindre la vitesse nécessaire pour se placer en orbite autour de la Terre. Il s’agit de tester le comportement du véhicule lors du décollage, de la montée, du basculement en position horizontale, de la descente contrôlée par des ailerons et de l’atterrissage vertical.
Le Starship va s’élancer depuis le site de Boca Chica, au Texas, et atteindre une altitude maximale d’environ 10 kilomètres. Il va ensuite basculer en position horizontale et planer pendant quelques minutes, avant de se redresser en position verticale et d’allumer ses moteurs pour freiner sa chute et se poser en douceur sur une zone prévue à cet effet.
Le vol devrait durer environ six minutes au total. SpaceX n’a pas communiqué sur la charge utile embarquée à bord du Starship, mais il pourrait s’agir d’instruments scientifiques ou de satellites expérimentaux.
Quels sont les risques et les enjeux ?
Le vol d’essai de lundi est loin d’être une formalité. Il s’agit en effet du premier vol du Starship dans sa configuration finale, avec un nez conique et des ailerons arrière. Les précédents prototypes testés par SpaceX n’avaient pas ces éléments, et avaient effectué des vols à des altitudes plus faibles (150 mètres et 12,5 kilomètres).
Le Starship devra donc faire face à des contraintes aérodynamiques et thermiques beaucoup plus importantes, et démontrer sa capacité à manœuvrer avec précision et fiabilité. Le risque d’un échec ou d’une explosion n’est pas négligeable, comme l’a reconnu Elon Musk lui-même sur Twitter : « Il y a beaucoup de choses qui peuvent mal tourner ».
Mais si le vol réussit, il marquera une étape importante dans le développement de Starship, et renforcera la crédibilité de SpaceX face à ses concurrents et à ses clients potentiels.