Le changement d’heure est une mesure qui vise à économiser de l’énergie en adaptant les horaires de travail à l’ensoleillement. Il a lieu deux fois par an, le dernier dimanche de mars et le dernier dimanche d’octobre. Mais quel est l’impact de ce changement sur les travailleurs français ? Comment vivent-ils cette modification de leur rythme biologique ? Quelles sont les règles à respecter en matière de temps de travail ?
Le changement d’heure perturbe-t-il la santé des travailleurs ?
Le changement d’heure peut avoir des effets négatifs sur la santé des travailleurs, notamment ceux qui ont des horaires irréguliers ou qui travaillent de nuit. En effet, le passage à l’heure d’été ou à l’heure d’hiver entraîne une modification du cycle circadien, c’est-à-dire du rythme biologique qui régule le sommeil, la température corporelle, la sécrétion d’hormones ou encore l’appétit. Cette modification peut provoquer des troubles du sommeil, de la fatigue, du stress, des troubles de l’humeur ou de la concentration.
Voici ce qu’il y a à savoir sur le changement d’heure :
Pour limiter ces effets, il est conseillé aux travailleurs de s’adapter progressivement au changement d’heure en avançant ou en reculant leur coucher et leur lever de 15 minutes par jour pendant une semaine avant le changement d’heure. Il est également recommandé de s’exposer à la lumière naturelle le matin et d’éviter les écrans le soir pour favoriser l’endormissement.
Le changement d’heure modifie-t-il les conditions de travail ?
Le changement d’heure peut également avoir des conséquences sur les conditions de travail des salariés, notamment en termes de durée et d’organisation du temps de travail. En effet, le passage à l’heure d’été ou à l’heure d’hiver implique que certains salariés travaillent une heure de plus ou une heure de moins lors du changement d’heure.
Selon le Code du travail, c’est l’employeur qui fixe les horaires de travail dans l’entreprise, en respectant les dispositions légales et conventionnelles relatives à la durée maximale du travail, au temps de pause et au repos hebdomadaire. L’employeur peut modifier les horaires de travail des salariés en respectant un délai de prévenance prévu par un accord collectif ou, à défaut, par la loi (7 jours).
Les salariés peuvent refuser un changement d’horaire imposé par l’employeur si celui-ci entraîne un bouleversement de leur organisation personnelle ou si les horaires étaient précisément stipulés dans leur contrat de travail. Dans ce cas, l’employeur doit obtenir leur accord pour modifier leurs horaires.
Lorsque le changement d’heure conduit à faire accomplir à un salarié une heure supplémentaire de travail, celle-ci doit faire l’objet d’une rémunération majorée ou d’un repos compensateur. À l’inverse, lorsque le changement d’heure conduit à faire accomplir à un salarié une heure de moins de travail, celle-ci ne doit pas entraîner une diminution de sa rémunération.
Le changement d’heure est-il amené à disparaître ?
Le changement d’heure est une mesure qui suscite régulièrement des débats et des critiques. Certains remettent en cause son efficacité énergétique et environnementale, tandis que d’autres dénoncent ses effets négatifs sur la santé et le bien-être des citoyens.
En mars 2019, le Parlement européen a voté pour un projet de directive visant à supprimer le changement d’heure saisonnier dans l’Union européenne. Selon ce projet, chaque État membre devrait choisir son fuseau horaire et décider s’il souhaite rester en permanence à l’heure d’été.