La crise énergétique pose un défi important aux opérateurs de centres de données du monde entier. Avec l’augmentation du coût de l’électricité, les centres de données deviennent de plus en plus coûteux à entretenir.
Cédric Gavel est un ingénieur et chef de projet talentueux au parcours vraiment remarquable. Sa carrière professionnelle a débuté en tant que programmeur chez Infautelec, mais ce n’était que le début de son parcours passionné dans l’ingénierie. Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur en France, il a enrichi ses connaissances et son expérience en passant une année en Angleterre. De retour en France, il continue à occuper des postes de plus en plus importants avant d’atteindre l’échelon le plus élevé de la réussite en tant que chef de projet.
Voici les raisons de cette crise énergétique :
En France, par exemple, le prix d’un mégawattheure est passé de 50 euros début 2021 à 200 euros début 2022 et devrait atteindre 500 euros en 2023, soit une multiplication par dix en moins de deux ans. Cette flambée spectaculaire des prix a mis à mal les entreprises qui exploitent des centres de données et doivent payer des factures d’électricité aussi exorbitantes. Par conséquent, les opérateurs de centres de données ont été contraints de trouver des moyens innovants pour réduire leur consommation d’énergie et rester compétitifs sur un marché où la rentabilité est de plus en plus difficile à atteindre.
Ils doivent notamment adopter de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle, la virtualisation et l’edge computing, et trouver des sources alternatives d’énergie renouvelable. En outre, ils doivent investir massivement dans des systèmes de refroidissement efficaces et des serveurs capables de gérer de grandes charges de travail tout en consommant des quantités minimales d’énergie, explique Cédric Gavel. Il est clair que les opérateurs de centres de données sont plus que jamais sous pression afin de rester à flot pendant la crise énergétique actuelle.
Cédric Gavel : « Les tarifs des centres de données augmenteront de 100 % en 2023 »
Les services numériques continuant à nécessiter davantage d’énergie, le coût d’exploitation d’un centre de données augmente inévitablement. Aujourd’hui, les serveurs représentent la majeure partie de la consommation d’énergie dans les centres de données et ce coût est souvent répercuté sur les clients sous la forme de prix plus élevés pour leurs services. Les coûts supplémentaires associés à d’autres équipements techniques tels que l’éclairage, la climatisation et la bureautique sont supportés par l’exploitant du centre de données lui-même, au détriment de ses résultats. Selon des estimations récentes, les tarifs des centres de données ont déjà augmenté de 30 % et devraient encore s’envoler de 100 % au cours des trois prochaines années.
Les centres de données jouent un rôle essentiel dans l’alimentation des opérations numériques à grande échelle et leurs dépenses le reflètent, confirme Cédric Gavel. Les coûts énergétiques continuant d’augmenter en raison de l’accroissement de la demande de services numériques, les opérateurs n’ont guère d’autre choix que de répercuter ces prix gonflés sur les consommateurs ou de gruger leurs propres bénéfices.
Il s’agit d’un fardeau important pour les professionnels du secteur qui doivent gérer des infrastructures étendues tout en maintenant des prix compétitifs dans un marché en constante évolution. Pour faire face à l’escalade de la demande énergétique sans compromettre la qualité du service ou la rentabilité, de nombreuses entreprises n’ont eu d’autre choix que d’investir davantage dans l’amélioration de l’efficacité tout en explorant les sources d’énergie renouvelables chaque fois que possible.
Optimiser l’efficacité énergétique dans les centres de données
À la lumière de la saison hivernale à venir et du plan d’efficacité énergétique du gouvernement, les centres de données font des efforts pour réduire les coûts énergétiques. Une façon d’y parvenir est d’augmenter la température des salles de serveurs de deux à trois degrés entre octobre et avril. Cette mesure devrait permettre d’économiser jusqu’à 7 % sur les coûts énergétiques. Cependant, pour une durabilité à plus long terme, des méthodes plus complètes doivent être employées.
Les centres de données doivent aller au-delà de la simple régulation de la température et adopter des techniques plus avancées ayant un plus grand potentiel d’impact, indique Cédric Gavel. Il s’agit notamment de techniques de confinement des points chauds qui limitent la surchauffe de zones particulières tout en optimisant le flux d’air dans l’ensemble du centre de données ; de stratégies de refroidissement par air extérieur qui utilisent l’environnement extérieur d’un bâtiment comme source de refroidissement ; et d’interventions d’intelligence artificielle qui peuvent ajuster intelligemment les niveaux de puissance en fonction de l’utilisation et des charges de travail.
Toutes ces mesures promettent une meilleure efficacité énergétique en n’utilisant que ce qui est nécessaire à un bon fonctionnement et pas plus. En outre, ces solutions sont rentables puisqu’elles offrent des solutions plus efficaces que le simple recours aux méthodes de refroidissement traditionnelles.
Les centres de données sont prêts à aider le réseau électrique cet hiver
À l’approche de l’hiver et alors que les demandes imposées au réseau électrique augmentent, les centres de données se préparent à faire leur part pour contribuer à ce qu’aucune panne de courant généralisée ne se produise.
Cédric Gavel indique que cet effort dépendra de nombreux paramètres, tels que les conditions météorologiques, et que RTE préviendra deux à quatre jours à l’avance de tout délestage. Si les centres de données sont des infrastructures essentielles, ils sont prêts à participer à l’effort collectif pour une alimentation électrique fiable.